Dès leur création en 2013, Les Joyeux Recycleurs ont placé l’engagement social au cœur du projet de l’entreprise. Rencontre avec Virginie, Responsable d’exploitation, pour en savoir plus…
Bonjour Virginie ! Pour commencer, peux-tu nous décrire ton rôle dans l’entreprise et ton parcours…
Bonjour, j’ai rejoint l’aventure des Joyeux Recycleurs au début de l’année 2019, car je me retrouvais tout à fait dans les valeurs affichées. Au début, je m’occupais du suivi des demandes Clients et du planning des équipes de collecte. Très rapidement, mon expérience RH a repris le dessus. Les fondements d’un management bienveillant étaient déjà solides, mais plusieurs projets restaient à mettre en œuvre, notamment pour accompagner les équipes et la croissance de l’entreprise.
Aujourd’hui, je pilote les activités Exploitation et Suivi Clients et développe plusieurs outils pour la montée en compétences de nos équipes de collecte.
L’engagement social le plus connu des Joyeux Recycleurs est le partenariat avec l’Association ARES Atelier.
Effectivement, dès la création de l’entreprise, ce partenariat a été mis en place. A la dimension environnementale du projet d’entreprise (la collecte des déchets recyclables), Gilles et Fabien, les fondateurs, ont souhaité apporter une dimension sociale. Fabien, qui connaissait déjà le fabuleux travail d’accompagnement par l’emploi d’ARES Atelier, a donc choisi de soutenir l’Association. Comment ? Sous deux aspects. Le premier volet est relatif à un soutien financier. Concrètement chaque kilo collecté dans nos box de recyclage est converti en don financier. Depuis la création des Joyeux Recycleurs, ce sont ainsi plus de 80 000€ qui ont été versés (à fin 2021). Ces sommes servent à financer par exemple des actions de formation pour les bénéficiaires de l’Association ou rémunérer un(e) chargé(e) d’insertion. Le second volet est relatif à l’embauche de salariés en fin de parcours d’insertion, au poste de Chauffeur Collecteur. Aujourd’hui, près de 80% de nos équipiers de collecte sont issus d’un parcours d’insertion.
Y a-t-il d’autres associations avec lesquelles vous travaillez pour le retour à l’emploi de personnes en situation d’insertion professionnelle ?
Depuis 8 ans, nous travaillons avec ARES. Néanmoins, et c’est une bonne nouvelle pour l’Association, de plus en plus d’entreprises privées ouvrent leurs recrutements aux salariés en situation d’insertion professionnelle. Les Joyeux Recycleurs ont donc choisi d’ouvrir également les recrutements de chauffeurs collecteurs auprès d’autres associations. Des partenariats, plus récents, ont ainsi été mis en place avec le réseau Convergence (comprenant le label Emmaüs), Lemon Aide ou Moulinot Insertion.
Est-ce que la prise de poste d’un salarié en fin d’insertion professionnelle est différente d’un salarié au parcours plus classique ?
Oui et non ! Non, car nous prévoyons un parcours initial strictement identique pour tout nouvel embauché, avec des étapes à une semaine et à un mois. Cette uniformité dans notre procédure permet de ne stigmatiser personne et de valoriser chacun, l’idée est que le salarié se dise « ok, mon parcours a été un peu compliqué, mais je peux y arriver, on me fait confiance ! ». Et oui, car aux étapes d’une semaine et d’un mois, nous avons la capacité de nous dire qu’une compétence ou aptitude est à travailler, et ainsi nous adaptons la suite du parcours.
Peux-tu nous décrire ce parcours d’intégration ?
La première semaine, le nouveau chauffeur collecteur la passe en binôme avec notre formateur interne (ancien chauffeur collecteur lui-même et ancien bénéficiaire d’ARES). Il va ainsi découvrir les outils de travail (application de tournée, véhicule…), le fonctionnement de notre service et la manière d’intervenir chez nos Clients, l’organisation de notre entrepôt de stockage. Cette prise de poste individualisée permet vraiment un échange en toute confiance.
La seconde semaine, place à la découverte d’une partie des équipes de collecte, en accompagnant de manière active, les équipes en tournée !
Ensuite, nous travaillons sur le relationnel Client en affectant le chauffeur auprès de deux équipes de collecte différente. Il aura ainsi l’occasion de retourner plusieurs fois chez les mêmes clients, ce qui complètera sa formation terrain.
Est-ce que d’autres actions sont prévues en dehors de la phase d’intégration ?
C’est effectivement un sujet qui a été mis sur la table à mon arrivée. Au début, on pensait que le poste de chauffeur collecteur serait un premier pas ou un tremplin dans le monde de l’emploi ; or il s’est avéré que nos chauffeurs collecteurs restent dans notre entreprise ! Le fait d’avoir un emploi stable leur permet de concrétiser des projets personnels et ensuite, il y a comme une sorte de reconnaissance qui se met en place. Nous soufflons de plus en plus de bougies pour des 4, 5 ou 6 ans d’ancienneté (pour une entreprise qui n’a pas 9 ans, c’est beau !).
Il nous faut donc mettre en œuvre des actions pour continuer à entretenir la motivation et favoriser le développement des compétences. Nous avons ainsi travaillé notre politique de rémunération, avons mis en place des entretiens d’évaluation annuel et développons des actions de formation très orientées métier.
Peux-tu nous donner des exemples de formation ?
Nous avons défini dans le planning annuel de nos équipes de collecte des temps dédiées à la formation. Tous les deux mois, nos collecteurs réalisent un module, qui peut prendre la forme d’une formation interne sur un processus de recyclage, d’une participation à une discussion « Retour d’Expériences » qui traite de 3 sujets rencontrés dans le quotidien du travail, d’une formation externe sur des sujets liés à la sécurité ou à la prévention des risques physiques ou encore d’une visite d’une usine partenaire… Nous mixons les groupes de sorte à bénéficier de l’expérience des plus anciens et du regard neuf des nouveaux !
Dans un second temps et pour les années à venir, l’objectif est d’avoir tous ces outils de formation et d’accompagnement à disposition et de les mettre en œuvre de façon ciblée, au regard des axes de progression de chacun. L’idée sera de passer d’une formation généraliste à un parcours individualisé.
Il est beaucoup questions des chauffeurs collecteurs, y a-t-il également des dispositions pour le personnel support ?
Bien évidemment ! L’équilibre vie professionnelle – vie privée est un élément sur lequel nous sommes très vigilants (nous avons beaucoup de parents de jeunes enfants dans notre équipe). Les horaires de travail sont définis et donnent juste ce qu’il faut de souplesse pour faire face aux aléas des transports. Aucune réunion ne démarre avant 9h30, afin que chacun puisse arriver sans stress… tout comme aucune réunion se termine après 17h00 pour éviter de partir en laissant des choses en suspens.
Enfin, comme de nombreuses entreprises, la crise Covid nous a encouragé à mettre en œuvre une charte sur le télétravail. Il est à présent instauré 1 à 2 jours de télétravail par semaine, selon le poste occupé. Pour faciliter la bonne organisation de chacun, ces jours sont fixés au regard des souhaits personnels exprimés, mais des temps collectifs demeurent, afin de continuer à conserver un bon esprit d’équipe. Pour mettre en place ce télétravail régulier, des investissements sur nos outils de travail ont été réalisés, afin d’offrir le même confort chez soi qu’au bureau.
Quel serait ton mot de la fin ?
Pour conclure, je dirai que les Joyeux Recycleurs est une entreprise à taille humaine (25 salariés, 9 ans d’activité) mais qui a tous les atouts d’une grande : une organisation attractive, une politique de rémunération qui tient compte des performances de chacun, des actions de formation et le développement de la promotion interne… Les valeurs défendues sont belles, mais elles sont surtout réelles !
Plus d’infos :
A la rencontre de Babacar, le tout premier collecteur parisien des Joyeux Recycleurs !
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