Sommaire
Notre équipe de joyeux chauffeurs-collecteurs sillonne les rues de Paris et d’Ile de France pour collecter les déchets triés par nos clients. Découvrez l’histoire de Najibollah, depuis son enfance en Afghanistan jusqu’à son arrivée chez les Joyeux Recycleurs il y 4 ans. Un parcours empli de découvertes et de rebondissements !
Le début d’un long périple
Najibollah, peux-tu nous parler de ton enfance ?
J’ai grandi à Ghazni à 150 km de Kaboul où j’ai étudié jusqu’au bac et j’aidais mon père à travailler dans les champs. J’ai appris le métier de tailleur, j’ai travaillé presque 7 ans à confectionner des costumes en série. Ensuite j’ai décidé de quitter l’Afghanistan quand j’ai eu 18 ans.
Peux-tu nous raconter ton voyage avant d’arriver en France ?
Je n’ai jamais vraiment pensé vivre en France. J’ai d’abord décidé de rejoindre l’Iran en bus, je suis resté 2 ans à Téhéran où j’ai continué mon métier de tailleur. Le visa était très cher alors j’ai tenté ma chance à Istanbul, j’étais aussi tailleur pendant quelques mois.
Mais c’est à Athènes que j’ai vécu le plus longtemps. Je suis entré en Grèce en bateau après 7h de traversée de nuit car les contrôles sont plus rares. La traversée était très dangereuse mais ça valait le coup, je n’ai jamais vu autant de dauphins de ma vie ! Je suis resté 6 ans en Grèce mais le visa de résidence permanente était difficile à avoir. J’ai pensé rejoindre l’Allemagne mais ça n’a pas marché. Alors je me suis mis en route pour la France en passant par la Bulgarie, la Serbie, la Roumanie, la Hongrie, l’Autriche, l’Italie…un dernier train Milan – Paris et c’est fini. J’ai parcouru plus de 10 pays et j’ai toujours vécu dans des capitales, je suis un peu capitaliste (rires) !
Ses premiers pas à Paris
Comment s’est passée ton arrivée en France ?
Je suis arrivé à la gare de Lyon et je devais trouver un endroit pour dormir. En discutant à droite à gauche, on m’a indiqué la gare de l’Est ; que là-bas je pourrais rencontrer d’autres afghans et échanger sur leur expérience, avoir quelques conseils. J’ai aussi reçu une assistance pour effectuer mes démarches de papiers et trouver un logement, le plus dur c’est d’avoir le premier rendez-vous, passé cette étape, après c’est plus rapide. Après plusieurs mois j’ai enfin obtenu mon visa de réfugié politique.
Comment as-tu connu les Joyeux Recycleurs ?
Grâce au visa je pouvais chercher du travail mais le problème c’est que je ne parlais pas bien le français. Alors j’ai décidé de travailler quelques mois sur les marchés, j’écoutais les passants et les clients, j’apprenais un peu sur le tas. Puis j’ai entendu parler de l’association Ares qui favorise l’insertion de personnes en grande exclusion. C’est grâce à eux que j’ai trouvé un travail chez les Joyeux Recycleurs. Je suis le 2ème collecteur de l’équipe, et toujours fidèle au poste, cela fait plus de 4 ans maintenant !
Najibollah, le joyeux recycleur efficace et sans GPS !
Quel est ton grand secret pour une collecte réussie ?
Ma première tournée se déroulait dans le 9ème arrondissement, mais maintenant c’est tout Paris et l’Ile de France que je parcoure à bord de nos camions roses, accompagné de Jamal, mon acolyte. Mon « truc » pour bien travailler c’est d’avoir tout l’itinéraire « dans la tête, sans GPS » ; je connais les tournées et les clients par cœur !
Quel est ton meilleur souvenir ?
Mon record de poids collecté c’est 2,5 tonnes sur une tournée. Ce jour-là on a rempli le camion d’archives, de papiers. C’était si lourd qu’on a roulé qu’en passant la 2e et la 3e vitesse ! Heureusement, toute l’équipe a donné un coup de main.
As-tu observé des changements depuis que tu es arrivé ?
Les box sont restées les mêmes depuis le lancement des Joyeux Recycleurs mais les gestes des clients ont évolué. Ils sont plus habitués à trier les déchets, les résultats sont vraiment visibles chez les clients les plus anciens. Quand je collecte 400 kg de déchets chaque jour et que c’est multiplié par 8 camions, je suis content de participer à ça.
Qu’est-ce qui te plait le plus au travail ?
Les jeux ! Babyfoot, ping-pong, on a toujours un petit moment « jeux » en retour de tournée. Il y a aussi la salle de sport, je fais quelques séances avec Babacar pour rester en forme.
Plus d’infos :
https://lesjoyeuxrecycleurs.com/des-chouettes-idees-vertes/comment-shabiller-de-facon-responsable/
https://lesjoyeuxrecycleurs.com/presse/tf1-les-joyeux-recycleurs-journal-de-20-heures/