Faire la fête tout en réduisant votre bilan carbone, c’est possible ! Alors que fin avril rime avec l’ouverture de la saison des festivals en plein air, c’est l’occasion d’entendre vos artistes préférés… et de faire un état des lieux sur la dimension environnementale de ces événements. Suivez le guide des festivals !
Au printemps, les festivals sortent de terre
Le temps qui se réchauffe et le soleil présent ces dernières semaines nous ravivent des souvenirs estivaux. A vous les sorties en famille ou entre amis, en semaine, le week end… Vous allez pouvoir rechausser vos sandales préférées (pas au bureau pour le bien de vos collègues) et remplir vos réserves de vitamine D ! Mais la fin du printemps marque également le début d’une période très attendue par beaucoup d’entre nous : la saison des festivals !
Cependant, vous ne le savez peut-être pas mais un festival est en soit un événement à fort impact écologique. Que ce soit au niveau du transport des artistes et festivaliers, de l’alimentation des scènes en énergie ou des repas et lieux de vie proposés aux milliers de participants, l’organisation d’un tel événement comporte en général un bilan carbone très négatif. Sans parler des montagnes de déchets générées lors des festivités : bouteilles plastique à usage unique, gobelets en plastique, vaisselle des stands d’alimentation et le fléau des bénévoles : les mégots de cigarette, souvent jetés négligemment au sol.
La tendance éco-responsable fait son festival !
C’est pourquoi ces dernières années, les festivals n’échappent pas à la tendance écologique, et se mettent de plus en plus à mettre en place des démarches de réduction de leur impact environnemental. Aussi bien au niveau des nouveaux projets, intégrant des valeurs écologiques directement pour leur lancement, qu’au niveau des mastodontes tels que l’emblématique festival de Glastonbury, qui se tient chaque année à la fin Juin dans le sud de l’Angleterre. Fort de ses 130 000 participants par an sur une période de 3 jours, le festival a annoncé cette année que les bouteilles en plastique à usage unique seraient bannies des stands de restauration. Les approvisionnements des équipes du festival ainsi que des loges réservées aux artistes ne seront pas épargnés par la mesure, permettant aux organisateurs et têtes d’affiche de donner l’exemple. Un clin d’œil déguisé à l’appel du rappeur belge Roméo Elvis en faveur des gourdes réutilisables ?
Les solutions françaises pour réduire les déchets des festivals
Les festivals français ne sont pas en reste en ce qui concerne les préoccupations écologiques en festival. De nombreux projets, dont certains existent depuis longtemps, portent haut les valeurs écologiques pendant leurs événements. C’est le cas du festival Terres du Son, qui se tient à Monts (Val de Loire), qui existe depuis 2005. Les festivals lyonnais Woodstower ainsi que le festival de Thau (près de Montpellier) font figure de pionniers en la matière. Ces patriarches existent en effet depuis respectivement vingt et trente ans !
En zones urbaines également, comme à Paris, les festivals intègrent le développement durable dans leurs valeurs, comme en témoignent les festivals parisiens Solidays et WeLoveGreen, ou le festival bordelais Climax, qui se tient chaque année dans l’écosystème Darwin, un lieu impliqué dans la transition énergétique et connu pour ses événements éco-responsables.
Concrètement, les solutions employées pour réduire l’impact environnemental des festivals sont similaires :
- Utilisation de toilettes sèches, permettant de ne pas consommer de produits chimiques toxiques. De plus, les déchets organiques générés par les festivaliers peuvent ainsi être utilisés pour fertiliser des terres agricoles, un enjeu de taille lorsqu’on sait que le géant Glastonbury se tient chaque année sur une exploitation agricole gigantesque.
- Equipements (éclairage, matériel de sonorisation voire des scènes entières) alimentés en énergie renouvelable, le plus souvent solaire. Le WeLoveGreen festival par exemple, présente chaque année une petite scène alimentée par des panneaux solaires.
- Conseils écologiques donnés aux festivaliers pour leur permettre d’être acteurs de la fête responsable. Cette mesure est en général associée à des distributions d’objets permettant d’être éco-responsables, tels que des cendriers de poche pour que les mégots ne finissent pas au sol, ou encore des vélos permettant à chacun de recharger son téléphone.
- Utilisation de matières recyclées pour équiper les zones de repos, souvent construites en bois ou à partir de palettes industrielles.
- Mise en place de poubelles, bennes et conteneurs permettant de trier ses déchets, afin d’effectuer le geste de tri aussi bien en festival que chez soi ou au bureau.
- Incitation à covoiturer ou à prendre les transports en commun pour se rendre sur le site, via des groupes sur les réseaux sociaux.
On aura pu le constater, les festivals mettent l’accent sur la réduction de leur empreinte carbone. Car il ne faut pas oublier que certains postes restent incompressibles, tels que le transport des artistes venant des quatre coins du monde le plus souvent en avion. Faire la fête, oui mais de manière durable. Une manière pour les participants de devenir véritablement acteurs de celle-ci. En tout cas, on en connaît qui seront bien contents de ne pas rester en position penchée des jours durant après les festivités : les bénévoles !