La durabilité programmée, produire moins et consommer mieux !

Gilles
13 mars 2019 l 4 min de lecture

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Recyclage en entreprise - Mieux consommer moins recycler 2

Vous vous souvenez sans doute du lave-linge qui trônait dans l’appartement de vos grands parents… Symbole de robustesse, il est peut-être même encore en état de marche ! Le déchet le mieux recyclé étant celui qui n’est pas produit, petit tour d’horizon des acteurs qui s’engagent dans le défi de la durabilité.

Recyclage en entreprise - Mieux consommer moins recycler

Des produits de moins en moins durables…

Si nos lave-linges ne durent plus aussi longtemps que ceux de nos aïeux, c’est d’abord un problème de conception. Depuis le début de l’ère industrielle, les tactiques des fabricants et producteurs ont connu des changements majeurs, destinés à un but : faire en sorte que les consommateurs renouvellent leurs produits à plus ou moins courte échéance. Design de plus en plus compact, de plus en plus fin, qualité des matériaux en baisse, les causes du déclin de la durabilité sont nombreuses. Tous ces ajustements suivaient la logique des coûts, pour pouvoir produire plus de quantité et par la même occasion toucher un plus grand public (appareils et objets moins chers à l’achat).

Pour couronner le tout, certains industriels sont encore plus vicieux : pour accentuer notre dépendance à leurs produits, et accélérer les cycles d’achats, il a été démontré que des produits ont été conçus pour se détériorer rapidement. Plus précisément, on parle de certaines pièces bien spécifiques, fabriquées dans des matériaux médiocres dans le but de dysfonctionner au bout d’un temps d’utilisation défini. Cela a donné lieu à une vague de scandales, notamment dans le secteur des imprimantes domestiques, du petit et gros électroménager…

Le bilan final lui, est bien moins flatteur : à force de renouveler ses équipements, le prix cumulé sera bien plus élevé que le prix d’un objet de qualité. Sans compter le coût environnemental, qui n’était jusqu’alors pas pris en compte par le consommateur. Tous ces objets n’étant en général pas réparables (dans certains cas, la réparation étant possible mais bien trop chère par rapport à l’achat d’un matériel neuf), ils finissent dans des décharges, alimentant les flux mondiaux de déchets qui n’avaient pas vraiment besoin de ça. A ce propos, on ne saurait trop vous conseiller de visionner cette vidéo, contenu central d’un projet conduit par deux designers hollandais qui démontrent par leur travail comment le design a eu un rôle important dans la perte de durabilité de nos objets du quotidien.

l’obsolescence programmée, une question de société

Au-delà de la qualité de conception (volontairement ou structurellement) en baisse, l’obsolescence de nos équipements a aussi une cause plus sournoise… En effet, nous consommateurs avons aussi notre rôle à jouer dans un renouvellement de plus en plus rapide de nos objets. Prenons les smartphones : le fait d’avoir un terminal de plus en plus rapide, avec une meilleure qualité photo, une meilleure ergonomie, nous pousse à renouveler notre portable de plus en plus rapidement qu’avant. Heureusement, concernant ce produit en particulier, il est rassurant de constater que le cycle de renouvellement s’allonge au fil du temps. En 2014, un smartphone était changé en moyenne tous les 23 mois (un peu plus de deux ans). En 2018, ce chiffre est passé à 31 mois, avec des efforts conjoints de la part de plusieurs marques dont Apple, qui a lancé son programme de renouvellement de batterie.

Malheureusement, il existe un effet que l’on appelle « obsolescence culturelle », nous poussant à abandonner des objets alors qu’ils fonctionnent encore. Plus redoutable encore que l’obsolescence programmée, voulue par le fabricant, ce phénomène n’est causé par rien d’autre… que nous-mêmes, avec des impulsions créées par le marketing agressif, générant des besoins et des insatisfactions qui n’existent pas réellement. Il n’y a qu’à voir les files d’attente interminables les veilles de lancement d’un nouveau produit Apple.

Mais pour rester dans les phénomènes de société, force est de constater que les consommateurs sont de plus en plus au fait des problématiques environnementales et réclament une inversion de la tendance en matière de durabilité. Familles et même mariages zéro-déchets, recycleries et autres repair-cafés, ces mots vous disent quelque chose ? Car ils ne sont plus l’apanage des « bobos parisiens », et de plus en plus d’initiatives émergent sur le territoire pour favoriser d’autres modes de consommation.

Des solutions existent : repair cafés, recycleries, recyclage…

Au rang des acteurs engagés pour une industrie plus durable, il convient tout d’abord de citer les initiatives citoyennes. Que ce soit sous la forme d’associations, de lieux alternatifs ou de micro-entreprises, ces mouvements sont symptomatiques du changement profond culturel auquel nous sommes en train d’assister.

Souvent présentes en fin de chaîne, ce sont les repair cafés, dans lesquels des intervenants experts en mécanique ou en électronique vous apprennent à réparer simplement vos objets abîmés, afin qu’ils puissent continuer à vous servir plutôt que de finir au fin fond d’une décharge. Les ateliers cyclistes solidaires sont également nombreux, et connaissent un franc succès à travers leur remise en état de vélos pourtant « invendables et inutilisables » de prime abord.

En parallèle, les recycleries qui bourgeonnent dans toutes les grandes villes françaises vous permettent de déposer des objets qui ne vous servent plus, en état de marche ou non. Ils seront (si possible) remis en état pour pouvoir être revendus à prix abordables à quelqu’un qui en aura l’utilité. De même, il est possible de trouver de véritables perles dans ces lieux, que ce soit le fauteuil ancien dont vous aviez tant rêvé, ou un four tout simple qui vous servira pendant de nombreuses années… Le tout à prix défiant toute concurrence.

Toujours en fin de chaîne, certaines institutions et organismes d’échelle nationales voire internationales commencent à exploiter le gisement… de l’électroménager. Et oui, car peut-être que les sources de métaux et minerais les plus facilement exploitables se trouvent maintenant… en circulation dans nos sociétés ! Pour cause, les volumes massifs de déchets électroniques représentent des quantités considérables de matières exploitables pour produire de nouveaux équipements, à condition d’optimiser leur démantèlement et recyclage.

Mais le fer de lance de l’industrie durable se trouve dans la façon de concevoir nos objets du quotidien. D’ailleurs, probablement en réaction face aux demandes croissantes des consommateurs, de nombreuses marques se positionnent sur le créneau du durable. Avec la même promesse de créer de la valeur en produisant moins de produits. SEB, l’Occitane… Et même des industriels de l’agro-alimentaire, avec des initiatives d’ampleur telles que Loop, dont on vous parlait le mois dernier.

« Le client est roi », l’adage ne pouvait pas être plus parlant… Affaire à suivre !

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