En 2013 sur l’ensemble des déchets collectés à Paris, 80% ont été incinérés, 4% enfouis et seulement 16% recyclés (chiffres ADEME). Mauvaise élève du recyclage et du réemploi, la capitale s’est dotée courant 2017 d’un Plan Circulaire visant à atteindre un taux d’au moins 50% de déchets ménagers recyclés à l’horizon 2020. Les joyeux recycleurs vous présentent les points principaux de cette série de mesures.

Recyclage à Paris - Plan Circulaire 2020

L’économie circulaire, qu’est ce que c’est ?

Pour rappel, l’économie circulaire est un modèle qui apporte une réponse concrète aux enjeux économiques et écologiques des sociétés contemporaines. Pour faire simple, son principe est d’utiliser plusieurs fois les mêmes ressources par le réemploi des déchets. Le modèle circulaire est particulièrement adapté au milieu urbain, les villes concentrant de nombreux acteurs (entreprises, associations, citoyens, services publics) qui peuvent être complémentaires.

Un exemple simple d’un fonctionnement circulaire pourrait être le fait de collecter les déchets de cantine afin d’en faire du compost, utilisé lui-même dans des jardins collectifs ou des potagers urbains. Les possibilités sont infinies pour peu que l’on étudie soigneusement les débouchés de chaque type de déchet. Écologique, l’économie circulaire a aussi pour but d’être économiquement performante. Vous pouvez en apprendre davantage sur ce dernier point dans notre article sur la société Pocheco.

Les principaux points du Plan Circulaire 2020

Aménagement et construction

Le secteur du bâtiment est l’un des plus pollueurs car il consomme beaucoup de ressources, d’énergie et génère des volumes importants de déchets (30 millions de tonnes en Ile de France en 2017). La mairie de Paris va lancer des chantiers pilotes pour donner l’exemple et favoriser la déconstruction puis le réemploi des déchets de chantier plutôt que la simple démolition.

Réemploi et réparation

L’objectif de ce point est de favoriser la réutilisation et la réparation de tout types d’objets issus des ménages, afin d’éviter leur remplacement et l’achat de matériel neufs. Vélos, petits et grand électroménager, matériel informatique… Des ateliers de réparation solidaires (ou Repair Cafés) se développent dans chaque arrondissement, permettant à tout un chacun de venir se faire conseiller et aider dans des opérations de réparation diverses. Rien à voir avec des réparateurs classiques : l’accent est mis sur le partage de compétences, et les utilisateurs de ces lieux effectuent eux-mêmes la réparation avec l’aide des conseillers présents. Une solution moins coûteuse et gratifiante qui a tout pour plaire !

Transformation des habitudes de consommation

Réparer son objet peut-être utile, mais que faire si l’on désire vraiment en changer ? La réponse se trouve dans les ressourceries. Ces structures aux airs de « friperies à objets » permettent aux particuliers (et aux entreprises pour certaines) de déposer les affaires dont ils ne se servent plus. Ces objets seront alors remis à neuf et proposés à des prix très abordables. L’objectif à court terme est d’atteindre au moins une ressourcerie (ou recyclerie) par arrondissement.

Les friperies parisiennes, temples de la mode depuis des décennies, risquent également d’être victimes de leur succès avec le regain en popularité du vêtement vintage. Quant on sait que des tonnes de vêtements neufs invendus sont incinérés chaque année, voilà l’occasion de faire un geste pour la planète (et pour son style !).

Enfin, les magasins et supermarchés ne sont pas épargnés par le Plan Circulaire. La vente en vrac (le consommateur amène ses propres contenants réutilisables, souvent en verre) réservée aux « bobos » commence à faire ses preuves auprès du grand public. D’autres initiatives sont prometteuses, on pourrait citer les AMAP (associations permettant de soutenir des agriculteurs de la région en regroupant des citoyens qui vont s’engager à acheter leurs produits à prix raisonnables), les supermarchés solidaires et emballages réutilisables (voir notre article sur le projet Loop.

Soutien aux acteurs de l’économie circulaire

Le nombre des entreprises et associations de l’économie circulaire est en pleine augmentation. Une des mesures du Plan 2020 est d’apporter le soutien des instances locales (municipales, départementales, régionales) à ces organisations déjà existantes afin qu’elles poursuivent leur développement vertueux. Des appels à projets sont aussi lancés afin d’ouvrir le champ des possibles aux futurs entrepreneurs de l’économie circulaire.

Les services publics montrent l’exemple

Ce dernier point concerne le rôle de la mairie de Paris dans le Plan 2020. Se devant de montrer l’exemple, la municipalité a pris des engagements concernant les consommables utilisés par l’administration. Par exemple, le papier utilisé par les services publics devra être du papier recyclé. D’autres mesures incluent des plans de lutte contre le gaspillage alimentaire ainsi que des tests de collecte de biodéchets et de composteurs collectifs en pied d’immeuble dans le 2ème (75002) et le 12ème (75012) arrondissement de Paris.

Le Plan Circulaire 2020 est donc porteur d’espoir pour une meilleure gestion des déchets générés par les ménages de la capitale. Nous espérons que ces mesures seront généralisées à l’échelle nationale afin de lutter contre la pollution sur tous les plans. Et pour les entreprises, il y a bien sûr la solution des Joyeux Recycleurs !