Des sièges en matériaux recyclés, en passant par l’utilisation du bois et de matériaux biosourcés, Paris 2024 a choisi de s’engager pour des Jeux Olympiques au bilan carbone le plus réduit possible, même si, nous le savons pertinemment, ce dernier sera tout de même très élevé.
Des sièges recyclés aux JO !
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont adopté une approche écologique en utilisant des sièges fabriqués à partir de déchets plastiques recyclés. Les 11 000 sièges repliables de l’Arena de la Porte de la Chapelle à Paris et du centre aquatique olympique de Saint-Denis sont produits à partir de plastique recyclé provenant principalement des déchets des poubelles locales. Cette initiative vise à réduire l’empreinte écologique des Jeux.
Le processus de fabrication commence par la collecte de déchets plastiques dans des points de collecte, notamment dans les écoles de Seine-Saint-Denis. Les déchets sont ensuite triés, broyés et transformés en copeaux de différentes couleurs dans l’usine d’Aubervilliers de l’entreprise Le Pavé. Ces copeaux sont mélangés, chauffés et compressés pour former des plaques de plastique, qui sont ensuite lissées, taillées et assemblées en sièges.
Cette initiative est un exemple d’économie circulaire territoriale, permettant de réutiliser des déchets locaux pour créer des produits utiles et sensibiliser le public au recyclage. Le projet a mobilisé cinq millions de bouchons de bouteilles de soda, récupérés à travers des actions de sensibilisation.
Cependant, la production a été confrontée à des défis tels que les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et la hausse des coûts de l’énergie. Malgré cela, l’usine fonctionne à plein régime pour respecter les délais.
Les organisateurs de Paris 2024 visent à réduire de moitié les émissions de carbone par rapport aux éditions précédentes, contribuant ainsi à un effort global pour des Jeux plus verts.
Pas de clim’ au village olympique !
Même si le bilan carbone d’une édition des Jeux Olympiques sera forcément incommensurablement élevé, Paris tente et innove pour le réduire le plus possible. En allant par exemple à l’opposé du Qatar et de sa Coupe du monde de Football avec stades entiers climatisés, puisque le village olympique fonctionnera à la « climatisation naturelle ».
L’absence de climatisation dans les chambres du village des athlètes pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 suscite toutefois des préoccupations parmi certaines fédérations et athlètes. Le village olympique, situé à Saint-Denis, accueillera environ 14 000 personnes et vise la neutralité carbone avec des matériaux éco-énergétiques. Toutefois, en cas de canicule, les températures intérieures seront réduites de seulement 6 degrés par rapport à l’extérieur, ce qui pourrait ne pas être suffisant pour le confort des athlètes.
Nicolas Ferrand, directeur général de la Solideo, a affirmé que toute modification pour inclure la climatisation affecterait le bilan carbone du projet.
Usage de bois et matériaux biosourcés
Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques Paris 2024 s’est fixé l’objectif ambitieux de la neutralité carbone. Cela implique que toutes les émissions de CO2 liées aux JO devront être compensées. Le village olympique et paralympique, ainsi que le centre aquatique, sont les seules nouvelles infrastructures à construire, tandis que 95% des sites utilisés seront déjà existants ou temporaires.
L’objectif est de réduire l’empreinte carbone des constructions de 30% par rapport aux JO de Londres 2012, conformément à la Stratégie Nationale Bas-Carbone. Pour y parvenir, Paris 2024 mise sur des matériaux biosourcés comme le bois, qui consomme peu d’énergie et stocke le carbone. France Bois 2024, une structure créée pour promouvoir l’utilisation du bois dans ces constructions, joue un rôle clé.
Les JO de Paris 2024 représentent une opportunité pour la filière bois française de démontrer ses capacités et de promouvoir l’utilisation de ce matériau écologique. Le projet nécessite jusqu’à 100 000 m³ de bois, dont 30% d’origine française. Le village olympique aura nécessité plus de 20 000 m³ de bois et abritera 15 600 athlètes. Après les Jeux, il sera converti en logements, bureaux et espaces verts.
Des projets spécifiques, comme l’îlot D à Saint-Ouen-sur-Seine et le secteur E du village olympique, viseront des labels écologiques tels que Biodivercity et E+C-. Ces constructions mélangeront bois et béton bas carbone, avec une traçabilité assurée pour garantir que le bois provient de forêts gérées durablement.
Bois toujours : admirez la structure de la piscine olympique !
Le centre aquatique olympique des Jeux de Paris 2024 est conçu avec une structure en bois innovante, visant à économiser des ressources et de l’énergie. La toiture tendue concave permet de maximiser l’efficacité énergétique en réduisant les espaces à chauffer, ce qui est crucial pour maintenir la température et l’hygrométrie de l’air dans une piscine.
La structure en bois de la toiture est un des éléments majeurs du projet, étant l’une des plus grandes structures bois concaves au monde. Le bois utilisé provient à 70% de Scandinavie pour les éléments structurels et à 30% de France pour les composants non structurels comme les brise-soleil et les habillages intérieurs.
Cette toiture en bois est également équipée de panneaux photovoltaïques, couvrant quasiment toute sa surface, ce qui permet de consommer l’énergie produite sur place. Cette approche durable a valu au projet le grand prix national de l’Ingénierie Construction et Aménagement 2021 du Syntec.
