Le projet de loi économie circulaire, annoncé par Brune Poirson, souhaite réformer la responsabilité des producteurs en matière de gestion des déchets. Les industriels seront ainsi incités à l’éco-conception et paieront davantage en écocontribution. Le débat est ouvert entre entreprises et politique.
L’arrivée de la consigne pour les bouteilles en plastique
Promulgué le 3 Juin 2019 devant le Conseil National de la transition écologique (CNTE), ce projet de loi a pour socle le principe du pollueur-payeur et met largement l’accent sur la responsabilité des producteurs.
Cette logique d’économie circulaire est déjà pratiquée par de nombreuses entreprises telle que Suez. Pour le Patron de Suez, JL. Chaussade « le moyen le plus économique, le plus juste et le plus sensé pour produire des biens sur la planète est l’économie circulaire ».
La loi veut notamment renforcer l’engagement écologique du gouvernement Français. Elle favorise le réemploi et la lutte contre le gaspillage. Le gouvernement réfléchit à relancer le principe des consignes, non plus sur les bouteilles en verre mais sur les bouteilles en plastique.
Ainsi les bouteilles plastique coûteront quelques centimes d’euros supplémentaires. Le consommateur pourra les récupérer en rapportant l’objet vide dans un point de collecte. Ce système est déjà appliqué dans de nombreux pays européens, tel que la Norvège, et dans les états américains, et fonctionnement souvent très bien !
Cette volonté de remettre en place une consigne en France est partie d’un constat simple : « une bouteille en plastique sur 10 est collectée à Paris ou Marseille ». Or pour Edouard Phillipe l’objectif de ces prochaines années est de « diviser par deux les déchets mis en décharge et recycler 100% des plastiques sur tout le territoire d’ici 2025 ».
Le succès de la consigne chez nos voisins allemands
Depuis quinze ans, le système de consigne en Allemagne oblige les magasins à mettre à disposition des consommateurs des machines dédiées à la collecte. Bien que les citoyens ne soient pas contraints de participer, ils sont très largement incités. En effet, les consignes valent entre 8 et 25 centimes payés lors de l’achat. Cet argent est restitué lorsque la consigne est ramenée en magasin.
Le cabinet de Brune Poirson rapporte d’ailleurs que ce système a permis « d’atteindre un taux de collecte des emballages boisson de près de 90% ». D’abord réticent à ce dispositif, les allemands étaient 82% à féliciter le système de consigne en 2016, voir à vouloir l’étendre aux gobelets.
Et les industriels du recyclage ouvrent le débat…
En effet pour la fédération professionnelle des entreprises de recyclage (Federec) cette mesure pèsera lourdement sur les finances de Français et des collectivités. Cela reviendrait à une remise en cause totale du système de collecte déployé en France depuis 25 ans et ce au « prix de lourds investissements privés et publics ».
Les entreprises de recyclage s’inquiètent car si le système de consigne est généralisé, elles risquent de perdre une part de déchets exploitables. C’est pourquoi la Federec souhaite voir la mise en place d’un autre système, s’appuyant sur le système de tri actuel par les ménages mais sans la multiplication de poubelles, pouvant être décourageante.
Plutôt que trois poubelles de tri différentes (bac marron, jaune et bleu), la Federec propose de simplifier le geste de tri entre déchets humides et secs. Pour Jean Philippe Carpentier, président de la Federec « Le citoyen ne comprend plus rien. S’il part en vacances, s’il déménage, il n’a plus le même geste de tri à faire. Nous, on dit qu’il faut simplifier la chose ».
Alors pour ou contre la consigne de tri ? ????
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