Vous habitez Paris, et vous recevez régulièrement des livraisons Amazon, à domicile ou au bureau ? Bonne nouvelle, le géant du shopping en ligne a annoncé en début d’année vouloir rendre sa chaîne de livraison plus respectueuse de l’environnement. Un challenge de taille pour cette multinationale épinglée récemment pour son empreinte carbone.
Amazon, un géant qui pèse sur le climat…
On ne vous présente plus Amazon. Multinationale tentaculaire dominant le secteur du shopping en ligne, la firme qui a fait de son créateur l’homme le plus riche de la planète est confrontée ces dernières années à une grogne quant à son empreinte écologique.
Il faut dire que ce géant pèse lourd dans la balance climatique, avec plus de 7 milliards de colis livrés aux domiciles de ses clients en 2017, rien qu’à travers son service Prime (offre d’Amazon sous forme d’abonnement permettant la livraison gratuite de manière illimitée sur tout achat). Autant de matières cartonnées et d’émissions liées au transport de ces marchandises. Sans compter le fait que de nombreux vendeurs et fabricants de ces produits se situent en Asie ou sur le continent Américain, ce qui occasionne de longs trajets.
Récemment, une enquête sous forme d’infiltration révélait également la destruction par Amazon de plusieurs tonnes de marchandises totalement neuves et en état de marche… par an ! En effet, quand une marchandise ne convient pas au client, il a la possibilité de la retourner à Amazon, qui contacte ensuite le fabricant qui décidera du destin de ces retours. Bien souvent, les fabricants renoncent à rapatrier la marchandise, et décident donc en un clic sur la plateforme de la destruction de ces objets. A l’heure où l’opinion publique dans beaucoup de pays commence à s’interroger sur la durabilité et la pérennité de nos modes de vie, forcément ça ne passe pas.
Déjà rappelé à l’ordre plusieurs fois par Greenpeace
Il faut dire que l’entreprise a déjà été épinglée plusieurs fois pour sa gestion des risques environnementaux. Elle obtient en effet la note peu flatteuse de « F » à tous les baromètres annuels publiés par l’organisation Greenpeace, qui la classe au rang des très mauvais élèves en termes écologiques. Greenpeace s’intéresse de près aux impacts sur le climat des géants d’Internet, les fameux GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). En effet, leur ampleur est telle qu’ils ont un impact conséquent sur la biodiversité et les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
En cause, la consommation électrique énorme des serveurs de ces sociétés, qui nécessitent des quantités d’énergie très importantes du fait des volumes de données qui transitent par ces appareils. Mais les GAFAM ne sont pas seuls sur le banc des accusés.Y figurent aussi les NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber) ainsi que les entreprises chinoises BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). Les millions d’utilisateurs qui se concentrent sur ces plateformes en font des ogres en termes d’énergie. Ce qui leur vaut une surveillance accrue de la part des organisations écologistes mondiales.
Côté social, le tableau est également plutôt sombre pour Amazon, qui a reçu maintes plaintes concernant les conditions de travail spartiates dans ses centaines d’entrepôts logistiques. Il est donc temps de réagir pour la multinationale, soucieuse de préserver sa réputation.
Des émissions compensées pour des livraisons en hausse
Amazon a répondu à l’appel de Greenpeace en ce début d’année, annonçant que la firme allait mettre en place des solutions pensées durant ces deux dernières années, et visant à améliorer le bilan carbone de ses opérations. Au programme : acquisition de flottes de véhicules électriques pour la livraison, recourt à l’énergie solaire pour alimenter les entrepôts et recharger ces véhicules, tout ça pour rendre au moins 50% de ses livraisons neutres en carbone d’ici 2030.
L’entreprise compte aussi organiser des discussions avec ses fournisseurs, afin de les inciter à standardiser leurs emballages de manière à en améliorer la recyclabilité. En effet, nous rappelons que tous les plastiques ne se recyclent pas, et la variété de plastiques existants rend très difficile la tâche des centres de tri de déchets. De plus, les produits expédiés par Amazon souffrent également de suremballage, surenchère de matières non utiles à leur bonne protection (notamment les nombreuses couches d’emballages en cartons et papiers, recyclables mais aussi de plastiques, plus difficilement recyclables). Le géant a décidé d’investir à hauteur de plusieurs millions de dollars dans la Closed Loop Fund, une action qui vise à financer des installations permettant le recyclage des déchets cartonnés, générés massivement par ses activités. Plus d’un quart des villes américaines ne disposerait pas des installations nécessaires pour effectuer ce tri, pour des matières pourtant facilement recyclées.
Pas sûr que ces actions suffisent à faire d’Amazon un acteur modèle en termes environnemental au même titre qu’Apple ou Google, félicités par les mêmes baromètres Greenpeace pour leurs efforts entrepris ces dernières années. D’autant plus que la marque ne publie pas ses données environnementales, ce qui rend difficile de juger des améliorations éventuelles. De quoi réfléchir avant de commander la prochaine fois !