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Les beaux discours, c’est bien, transformés par des actes c’est mieux : Pour Emmanuel Druon, l’entrepreneuriat du 21è siècle nécessite des évolutions majeures qu’il a commencées par appliquer dans sa propre entreprise.
La circularité pour les nuls
Il est aujourd’hui scientifiquement prouvé que les premières révolutions industrielles ont eu des effets dévastateurs sur l’environnement. En effet, les premières industries ont toujours pioché dans les ressources naturellement présentes afin de produire, puisant de plus en plus dans les réserves originelles.
Selon Emmanuel Druon, patron d’une entreprise fabriquant environ 3 milliards d’enveloppes par an, cette manière de penser est à revoir totalement sous peine de brûler la Terre par les deux bouts. Il explique dans son interview qu’il est nécessaire d’introduire de la circularité dans les méthodes de production, que ce soit par le recyclage des papiers, cartons, gobelets, etc, mais également par la réintroduction de ressources de manière équivalente voire supérieure à celles consommées. Ce visionnaire soutient même que la circularité en entreprise favoriserait la performance économique par les optimisations réalisées.
Incarner le changement
Avant de revendiquer et défendre ses belles idées à travers plusieurs livres, Emmanuel Druon, en véritable homme d’action, a commencé par les appliquer à sa propre entreprise, Pocheco, entamant l’introduction de circularité en 1997, à son entrée en fonction. Depuis, l’homme a inventé le terme « Ecolonomie », qui résume son expérience de transition chez Pocheco.
Le modèle Pocheco
Pour la production d’enveloppes nécessitant de la pâte de bois, l’entreprise s’engage d’abord à n’utiliser que de la pâte provenant de forêts gérées de manière durable, replantant même plus de bois qu’elle n’en utilise. Ensuite, les encres d’impression sont non toxiques et sans solvants. De plus, le site de l’usine est équipé d’une toiture à double fonction : constellée de panneaux photovoltaïques et de puits de lumière, elle limite la consommation d’électricité et récupère l’eau de pluie grâce à un système végétal, servant à alimenter les sanitaires ainsi qu’à nettoyer les machines.
Cette eau souillée par des encres non toxiques va ensuite être déversée sur une bambouseraie, qui va purifier l’eau par les racines, la rendant propre à être retraitée dans le circuit des eaux usées. La seule biomasse résultante du processus est le bambou, qui capture du dioxyde de carbone pendant sa croissance, et est réduit en granulés afin de chauffer l’usine.
C’est donc un processus complet qui est en oeuvre chez Pocheco, permettant à la firme de rester compétitive tout en récoltant des bénéfices sociaux et environnementaux. Une belle source d’inspiration !