Finir sa canette et… au lieu de la jeter, payer son ticket de métro grâce à son recyclage ! Chiche ? Alors embarquement immédiat pour le métro d’Istanbul, en attendant que cette chouette solution arrive à Paris.
Un concept recyclé…
Payer son ticket de métro avec un sac de bouteilles en plastique et de canettes vides, ça vous tente ? C’est maintenant une réalité à Istanbul, où plusieurs centaines de machines ont été installées en fin 2018. L’idée est simple : l’usager pose sa carte de transports sur la borne, lui permettant d’être reconnu par le système. Ensuite, il peut insérer autant de canettes usagées ou de bouteilles en plastique vides qu’il souhaite, chacun de ces « apports » étant rémunéré par quelques kurus (centimes de monnaie turque, 1 lire turque équivalent à 100 kurus).
La machine dispose de capteurs détectant le type (bouteille ou canette) et la taille de l’objet inséré (33cL ou 50cL) et rémunère l’usager environ 2 kurus pour une bouteille plastique de 33cL, 3 kurus pour une bouteille de 50cL. Quant aux canettes, elles rapportent l’équivalent de 7 kurus chacune. Cette somme étant créditée directement sur la carte de transport, qui servira à payer des trajets. Il faudrait une vingtaine de bouteilles en plastique pour effectuer un trajet depuis la banlieue d’Istanbul jusqu’au centre-ville. Il s’agit tout simplement d’un système de consigne, existant par ailleurs dans beaucoup de pays sous d’autres formes. Par exemple, il est commun de voir de telles machines dans des supermarchés, rémunérant cette fois les usagers via des bons d’achat ou des réductions utilisables en magasin.
… Qui allie pragmatisme et utilité publique
L’initiative proposée en test rencontre pour l’instant un vif succès, pouvant s’expliquer par la situation économique actuelle de la Turquie. En effet, en Septembre 2018, une hausse globale des prix a touché le pays, s’échelonnant à 20% sur un an. Les transports, eux, ont vu leur prix augmenter de 36% ce qui empêche les classes de population les plus précaires de se déplacer.
En parallèle, la solution présente un avantage fort en termes d’utilité publique. La Turquie est un des pays du continent Européen produisant le plus de déchets ménagers, et ne disposant pas de réels systèmes de gestion des déchets. Le fait d’inciter les usagers à régler leurs trajets quotidiens en recyclant est à la fois utile pour contribuer à l’effort public, ainsi qu’éducatif ce qui n’est pas sans rappeler l’idée qui guide le projet Chrysalis, la machine à transformer le plastique en essence que nous vous présentions il y a quelques semaines. En donnant ainsi de la valeur financière à des déchets, il y a une transformation profonde des mœurs qui opère, accélérant le changement nécessaire des habitudes de chacun. Et quoi de mieux que des actions quotidiennes pour améliorer la situation rapidement ?
Nous espérons voir prochainement ce chouette système débarquer dans le métro parisien, afin d’assurer un meilleur taux de recyclage de ces deux flux de déchets. Sinon, on peut aussi s’inspirer du métro de Moscou, où les usagers peuvent obtenir un trajet gratuit en échange de 30 squats réalisés devant la machine prévue à cet effet. Un bon moyen de rester en bonne condition physique !