En 1907, le belge Leo Baekeland, après une expérience ratée, produit une incroyable matière « la Bakélite ». Celle-ci sera le premier plastique produit à l’échelle industrielle. Dans les années 50, le plastique entre dans le quotidien des foyers. Il faut dire que cette matière a tout pour plaire : résistante, légère, souple… elle s’adapte à tout ! Alors comment se fait-il qu’une cinquantaine d’année après, plusieurs législations veulent en réduire les usages ?

Nous vous proposons d’en savoir plus sur les plastiques de notre quotidien, les problèmes associés à leur « fin de vie » et comme toujours, nous vous ferons bénéficier de nos joyeux conseils !

Un mot pour de multiples facettes

Epais, fin, souple, rigide, opaque, coloré, transparent, résistant à la chaleur, résistant au froid… Si le plastique s’adapte à toutes nos envies, c’est tout simplement parce que sous ce même terme, se cachent de très nombreuses compositions chimiques. Schématiquement, le premier de ces composés est une molécule issue du pétrole. Dans les Bioplastiques, apparus au cours des dernières années, le pétrole est remplacé par des matières biodégradables (maïs, blé, pomme de terre…). Schématiquement, les plastiques peuvent être regroupés en trois grandes familles.

 

La famille des Thermodurcissables

C’est simple, ils résistent à tout ! On les retrouve dans de nombreux objets de notre quotidien : parechoc de voitures, coques de nos appareils électroménagers, salon de jardin, jouets…

Ces plastiques sont conçus pour durer dans le temps, leur « fin de vie » est donc complexe !

Actuellement, ils peuvent, au mieux, être incinérés et valorisés énergétiquement. Ce traitement n’étant pas la solution la plus optimale, des filières spécifiques se mettent en place pour en assurer la récupération et trouver des solutions plus pérennes de réemploi et recyclage. Depuis début 2023, les jouets en plastique, les équipements de sport ou de jardin peuvent ainsi être rapportés en magasin spécialisé.

 

La famille des Thermoplastiques

PVC, PP, PE, PA, PET, cela vous dit quelque chose ? La famille des Thermoplastiques est la plus vaste. Un point commun : les matières vont fondre à la chaleur et ont la capacité de durcir à nouveau. Les thermoplastiques font également partie de notre quotidien, avec la quasi-totalité des emballages alimentaires ou de produits d’hygiène, la composition de nos vêtements, les tuyaux et gaines diverses…

Chaque matière a sa propre composition chimique et donc une température de fusion et temps de refroidissement spécifique. De plus, plusieurs types de plastique peuvent entrer dans la composition d’un seul objet. Par exemple, une gourde de compotes, très pratique et dont l’usage est répandu, est composée de pas moins de 5 plastiques différents. Même si des solutions de collecte peuvent exister, la technique de recyclage est très complexe (et aujourd’hui impossible), car il est très difficile de séparer les éléments qui entrent dans la composition de ce petit objet.

Les emballages de notre quotidien, qui se recyclent le mieux (et parce qu’il y a de nombreuses années de recherches derrière), sont les bouteilles et bidons en plastique. Mais là encore tout n’est pas parfait, car à chaque processus de recyclage, la matière se dégrade.

La famille des Bioplastiques

Les bioplastiques sont fabriqués à partir d’au moins 30% de matériaux biosourcés (blé, maïs, pomme de terre). Fabriqués à partir de matière « naturelles », certains sont également compostables, mais uniquement de manière industrielle. Le bioplastique étant très récent, il reste difficile à identifier et donc à capter et « recycler » correctement.

 

Le fléau des microplastiques

Les microplastiques ont pour particularité de mesurer moins de 5 millimètres, ils sont donc peu voire pas visibles. Les microplastiques « primaires » sont issus de la fabrication de plastique et rejetés tels quels dans l’environnement. Vous en avez certainement entendu parler ? Il s’agit par exemple des petites billes colorées que l’on retrouve sur les plages.

Les microplastiques « secondaires » se forment à la partir de la dégradation des objets plastiques, que ce soit la bouteille d’eau laissée en pleine nature, comme les résidus liés au frottement de nos semelles de chaussure sur le sol.

Compte-tenu de leur dimension, il est très difficile de les capter. Ces petites particules se retrouvent partout, dans les océans, dans les sols…. Déséquilibrant la faune et la flore à l’échelle mondiale.

 

Le plastique est donc une matière conçue pour résister à tout. Ces différentes propriétés et qualités font qu’elle est devenue omniprésente dans notre quotidien, jusqu’à envahir notre environnement. Capter les déchets plastiques les plus gros et essayer de les transformer par le recyclage est une première solution, mais elle est loin d’être la seule. C’est pourquoi aujourd’hui, il devient essentiel de réduire notre usage du plastique !

Du cadre légal aux gestes du quotidien : réduire notre utilisation du plastique devient facile !

Depuis quelques années, plusieurs législations européennes et françaises règlementent la mise en vente ou production de certains éléments en plastique… Vous en avez certainement dû le constater dans votre quotidien :

2016 Interdiction des sacs en plastique à la caisse des magasins
2020 Interdiction de vente de gobelets ou vaisselle plastique vides
2021 Interdiction de mise à disposition gratuite de bouteilles plastiques dans les entreprises ou établissement recevant du public
2022 Interdiction des jouets en plastique dans les menus Enfants pour la restauration rapide
2023 Fin de la vaisselle jetable dans les fast-foods pour les repas pris sur place

Ces interdictions légales ont un impact fort, car elles couvrent des volumes importants d’objets produits et donc de déchets évités. Et, avouons-le, les changements dans notre quotidien ne sont pas trop impactants !

 

Si le cadre légal permet de taper haut et fort, d’autres gestes et « adaptations » personnels réalisés par des millions de personne peuvent également faire évoluer les choses. Par exemple :

  • Prolonger la durée de vie de nos objets en plastiques conçus (TV, ordinateur…) : les utiliser le plus longtemps possible, les réparer dans des Repair’Café, les revendre ou les donner s’ils sont encore utilisables, les acheter de seconde main… et si vraiment, vous ne pouvez plus rien en faire, les confier à une déchetterie ou les déposer en magasin ou les faire reprendre lors de la livraison d’équipements neufs.
  • Limiter les emballages plastiques à usage unique ou très limités dans le temps
    • Apportez vos contenants chez vos commerçants, ils ne peuvent pas être refusés sauf si le contenant est sale ou inadapté (article L. 120-2 du code de la consommation).
    • Prévoyez vos sacs lorsque vous faites vos courses
    • Choisissez des emballages simples en carton lorsque cela est possible
    • Si vous n’avez pas pu éviter votre déchet plastique, placez le dans une poubelle « jaune », il sera trié dans le centre de traitement et pourra peut-être avoir une seconde vie.

Si vous souhaitez en savoir plus ou trouvez d’autres idées d’actions individuelles ou collectives, nous vous recommandons de participer à une fresque du plastique et à suivre les challenges de l’association No plastic in my sea.