Selon les chiffres du Forum économique mondial, seuls 14% des emballages plastique sont recyclés dans le monde. Plus de 8 millions de tonnes de plastique finissent dans l’océan chaque année, ce qui équivaut à déverser le contenu d’un camion poubelle dans l’océan chaque minute. Cependant ces chiffres cachent une très grande disparité entre les pays. En effet aujourd’hui 97% des bouteilles en plastique sont recyclées en Norvège et ce grâce à deux mesures qui incitent les producteurs et les consommateurs à trier. Une performance exemplaire qui ne doit rien au hasard car le pays a mis en œuvre une stratégie aussi simple que redoutable.
La Norvège un exemple pour tous
Le pays recycle chaque bouteille jusqu’à 50 fois et seul 1% des bouteilles en plastique finit dans l’environnement. Les bouteilles et canettes sont intégrées au système de tri des déchets norvégien. Les clients sont payés lorsqu’ils retournent des bouteilles pour les recycler. Cependant le gouvernement a trouvé une solution astucieuse pour inciter les entreprises de bouteilles en plastique à les recycler également. En effet le gouvernement norvégien a mis en place depuis 2014 une taxe environnementale évolutive pour les producteurs de bouteilles en plastique et canettes.
Le principe est très simple, plus les entreprises recyclent, moins elles payent cette taxe. A l’inverse moins le fabricant recycle, plus cette taxe augmente. De plus il a été promis que la taxe en question serait vouée à disparaître si le taux collectif de recyclage des bouteilles plastique atteignant au moins 95% – ce qui visiblement a porté ses fruits.
Un système de consignes a également été lancé, comme ce fût le cas en France il y a encore quelques dizaines d’années. Lorsque les locaux achètent une bouteille ils payent une consigne, valant entre 10 et 25 centimes, qu’ils peuvent récupérer après avoir rendu la bouteille vidée. Les consommateurs peuvent alors échanger leurs bouteilles dans plusieurs milliers de distributeurs automatiques disséminés dans tout le pays. Cela est également possible dans certains magasins et stations-service.
L’argument principal est donc l’argent, mais cette méthode permet également une prise de conscience de la part de la population. En effet les consommateurs ont compris qu’ils achetaient une boisson et non le contenant. Celui-ci appartient à l’industrie qui est légalement responsable des déchets qu’elle crée.
Un système très efficace qui tend à s’exporter dans le monde
La Norvège a ainsi récupéré 591 millions de bouteilles en plastique en 2017. D’autres pays envisagent de suivre l’exemple Norvégien tel que l’Australie, le Royaume-Uni et la Chine. L’Allemagne et la Lituanie sont pour le moment les seuls à utiliser des méthodes similaires. La France pourrait-elle suivre ce modèle également ? Dans notre pays encore 40% des bouteilles plastique ne sont pas recyclées, mais des mesures positives sont attendues d’ici 2022. De plus des solutions existent déjà permettant notamment aux entreprises de recycler leurs bouteilles plastiques. Les Joyeux Recycleurs vous proposent une solution de recyclage en entreprise partout dans Paris par exemple.
Même si nous savons aujourd’hui que l’idéal serait de renoncer au plastique définitivement, la collecte et le recyclage doivent être optimisés au maximum. C’est pourquoi de nombreuses villes prennent des décisions radicales concernant ce problème. Par exemple la ville de San Francisco a interdit la vente de bouteille d’eau en plastique depuis 2014.
Les perspectives positives de la recherche scientifique
En 2018 des chimistes américains ont créé un plastique recyclable à l’infini. De même une société britannique a mis au point Nuatan, un bioplastique pouvant être mangé par les poissons sans problèmes, ni danger pour leur santé.
En 2016 les scientifiques ce sont intéressés à l’Ideonella skaiensis, une bactérie capable de décomposer le polytéréphtalate d’éthylène justement utilisé dans la production de bouteilles plastique.