Le café au bureau… indispensable pour certains, secondaire pour d’autres, voire remplacé par d’autres boissons, il reste le champion des boissons consommées en entreprise. Pour subvenir à ce besoin, chaque organisation a sa méthode de distribution et de logistique. Mais toutes ne se valent pas sur le plan écologique mais également santé !
Le café, boisson omniprésente en entreprise
Ah, le café… Qui peut s’en passer ? Au réveil, ou après déjeuner pour éviter le coup de barre associé à la digestion et éviter de piquer du nez sur son bureau… Avec plus de 300 000 tonnes consommées annuellement et 1500 tasses bues par minutes, la France se place au 8ème rang mondial des consommateurs de café, ce qui représente près de 6 kilos par an par personne, juste derrière les américains. C’est tout de même la boisson la plus consommée en France après l’eau !
Toute cette consommation représente 6,6% des importations mondiales de café, un chiffre très stable étant donné la nature du produit : il est tellement usuel et commun que ses ventes ne sont pas destinées à augmenter, mais plutôt à rester constantes.
Les statistiques sont claires, la consommation de « kawa » concerne 8 français sur 10. Plus de trois quarts des consommateurs en boivent sur leur lieu de travail. Mais chaque entreprise a sa manière de consommer ce véritable or noir. Distributeurs automatiques, cafetières à filtre, à piston, ou plus récemment machines à grain perfectionnées. Cependant, un concurrent se taille depuis quelques années une énorme part du gâteau…
Les capsules de café à la conquête des entreprises
Ces dernières années ont vu se développer, à la suite d’une recherche de simplicité et de praticité, la consommation massive des capsules de café. Originellement produites par la marque Nespresso, les fameuses capsules en aluminium ont depuis connu une explosion.
Les autres marques (Tassimo, Senseo entre autres) ainsi que les grands distributeurs (Carrefour, Leclerc, Auchan, Casino) se sont également engouffrés dans la course à la capsule, éditant leurs propres machines ou produisant des capsules pouvant être utilisées sur des machines Nespresso.
Une grande diversité en termes de marques donc, mais également de matières utilisées : aluminium, plastique ou bien matière filtre, rappelant les filtres à café. Vendues environ 30 centimes l’unité, les capsules sont estimées appartenir à un marché pesant 500 millions d’unités par an. Une affaire juteuse pour les fabricants et distributeurs, qui adoptent des stratégies similaires aux fabricants d’imprimantes : le produit principal est vendu presque sans marge, le gros du bénéfice étant réalisé sur les consommables. Un argument marketing redoutable !
Mais dans le paysage du café français, des irréductibles (ou convaincus de la première heure) subsistent.
La riposte des machines à café à grains
Le café comporte sa part d’irréductibles, qui auront su ne pas céder aux tentations de la capsule. Que ce soit en conservant les bonnes vieilles machines à filtre, ou encore des machines à piston, le café moulu ou en grains n’a pas dit son dernier mot.
La riposte n’aura d’ailleurs pas tardé à se faire : de plus en plus de sociétés se spécialisent dans la mise à disposition de machines ultra modernes destinées à transformer du café en grains, en sublimes expressos et autres cafés allongés, certaines permettant même de réaliser d’authentiques cappuccinos.
D’autres entreprises encore ont choisi de conserver leur distributeur de café, synonyme dans tous les esprits de queue lors de la pause, et des jetons (ou d’une clé en plastique du plus bel effet) remis par l’entreprise lors de leur arrivée. Cette méthode génère cependant un volume important de déchets, gobelets et touillettes plastique n’étant en général utilisés une seule fois.
Les déchets de la pause café (capsules de café et gobelets à recycler, marc de café à composter, etc.)
Car il faut le dire, cette boisson incontournable est génératrice d’une quantité immense de déchets. Les déchets les plus communs associés à la consommation de café sont les capsules usagées, les gobelets à usage unique accompagnés de leurs agitateurs en plastique ou en bois. Les partisans des machines à grains ou à filtre récoltent pour leur part… du marc de café sous forme de poudre.
Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, tous ces déchets ont leur propre filière de recyclage, que nous allons vous présenter par la suite. Débutons par les gobelets : les gobelets en plastique sont facilement recyclables. Une fois nettoyés et broyés, ils deviennent des granulés de plastique pouvant servir à re-manufacturer d’autres objets ou d’autres gobelets. Les touillettes / agitateurs en plastique sont également recyclables de la même manière, quand ceux faits de bois peuvent être compostés. Les gobelets en carton, eux, sont également recyclables, mais pour être étanches, ils sont recouverts d’une fine pellicule de plastique. Il faut donc au préalable que l’usine de recyclage retire cette fine couche de plastique avant de pouvoir recycler la matière papier / carton qui est à l’intérieur.
Les capsules de café ensuite : quand elles sont en aluminium, elles peuvent être réutilisées pour fabriquer des plaques d’aluminium, permettant à produire toutes sortes de choses. Le marc présent à l’intérieur est quant à lui utilisable en compost. Cependant, les capsules plastique sont souvent composées de plastique non recyclable, et vont donc finir leur vie dans des décharges, contribuant à la pollution plastique qui menace les écosystèmes. Quant à celles qui sont en matière « filtre », elles sont compostables, tout comme les filtres usagés remplis de marc de café issus des vieilles cafetières.
Le dernier, et le plus intéressant de tous ces déchets est le marc de café brut : il peut servir à réaliser du compost, mais également à faire pousser des champignons ! En effet, ces micro-organismes se plaisent particulièrement dans le marc de café, qui sera utile pour fabriquer des couches de plaques de culture (substrat) pour champignons. C’est d’ailleurs le destin du marc de café que nous récoltons chez les Joyeux Recycleurs, acheminé vers l’entreprise La Boîte à Champignons pour être réutilisé en tant que substrat de cultures pour leurs délicieuses pleurotes.
Entre déchets, recyclage et revalorisation, le fabuleux destin du café
Dans cette dernière partie, nous aborderons une petite comparaison entre les méthodes disponibles pour boire son café au bureau.
Il apparaît clair que la filière café présente de nombreux faux amis : le gobelet carton est par exemple plus compliqué à recycler que les gobelets en plastique !
Ensuite, les capsules ont un coût écologique plus élevé que le marc de café et son souvent également plus coûteuses au coût par café bu ! … Pour certains cela est une bonne raison pour convaincre son directeur ou son office-manager de passer à la machine à grain, qui n’a vraiment plus rien à envier à son homologue encapsulé… Une bonne occasion de tester de nouveaux cafés, et de participer à l’économie solidaire en rémunérant les producteurs au juste prix. Si besoin, faites lui lire notre article, cela vous évitera de boire la tasse !